Marché de l’emploi Été 2025 : entre résilience et fragilités
Alors que le marché de l’emploi se normalise après des années d’effervescence post-crise, des tensions et fragilités persistent. Le taux de chômage devrait osciller entre 7,8 % fin 2025 et 7,4 % fin 2026 selon l’OCDE. Mais que révèlent les données en temps réel d’Indeed ?
Quels métiers restent sous tension ? Et quelles stratégies les entreprises peuvent-elles activer pour continuer à recruter ?
Dans cet épisode, Jean-Baptiste Vennin reçoit Alexandre Judes, économiste au Hiring Lab d’Indeed, pour un tour d’horizon complet des tendances du marché du travail en France à l’été 2025.
🎯 Au programme :
Pourquoi le chômage stagne malgré une activité record
Les métiers toujours en forte tension (santé, médico-social, nettoyage…)
Informatique, industrie, marketing : les secteurs en recul
L’impact de l’IA et des bouleversements structurels
Transparence salariale : vraie transformation ou effet d’annonce ?
Lien fort entre marché de l’emploi et crise du logement
Comparaison internationale : France vs. États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni
Que peuvent faire les entreprises pour rester attractives ?
L’importance du management, du sens et du logement pour recruter
📊 Quelques données clés :
+23 % d’offres d’emploi en France par rapport à 2020
Taux d’activité au plus haut depuis 50 ans
Informatique : -20 % d’offres vs 2020
Santé, aide à la personne, thérapie : toujours très recherchés
1 offre sur 2 en France affiche désormais un salaire
+40 % de clics en moyenne sur les offres mentionnant une rémunération
💬 Citation à retenir :
« Le taux de chômage reste bas, mais on fait face à un paradoxe : de nombreux métiers restent vacants malgré la demande. »
🔗 Ressources mentionnées :
Études du Hiring Lab (https://www.hiringlab.org/fr/)
Comparaisons France / UK / US sur les volumes d’offres
Analyses sur la transparence salariale et la qualité du management
À propos d’Alexandre Judes :Économiste au Hiring Lab d’Indeed, Alexandre analyse les grandes tendances du marché de l’emploi à travers les données issues de millions de recherches d’emploi dans le monde entier. Il intervient régulièrement dans les médias pour partager ses éclairages économiques.
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[0:00]Music.
[0:10]Ces perspectives de l'emploi pour ces 38 États membres, l'organisation prévoit
[0:19]
Perspectives d'emploi en France
% d'ici à la fin de l'année:[1:31]À l'heure actuelle, on est à peu près à 23% d'offres en plus sur Indeed par rapport au début 2020. Donc, c'est tout à fait compatible avec un chômage qui va osciller sur les niveaux qu'on constate actuellement. Par ailleurs, quand on regarde par exemple les prévisions d'autres organismes, comme par exemple de la Banque de France, on est aussi sur ces niveaux-là, sur une oscillation du chômage.
[2:02]
Résilience et fragilités du marché
le qui change sur les années:[2:16]Dans ta dernière analyse, tu évoques une résilience en surface mais des fragilités en profondeur. Concrètement ça veut dire quoi ? Ça veut dire d'abord que le taux de chômage ne monte pas vraiment. Donc là on arrive quand même à maintenir un taux de chômage qui est assez faible, ça on peut s'en féliciter. Après les fragilités, ça va être les emplois qu'on n'arrive pas à pourvoir.
ffres en plus, par rapport à:[3:51]Historiquement, par rapport à ce qu'on a connu, c'est faible, mais par rapport à d'autres pays, c'est très élevé. C'est deux fois plus que des pays comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni. Donc, on ne peut pas non plus s'en contenter. Donc, il faudrait essayer effectivement de pousser un peu ce taux d'activité avec notamment des sujets comme par exemple l'emploi des jeunes et l'emploi des seniors où on a à la fois des taux d'activité et des taux d'emploi qui sont plus faibles sur ces catégories-là. Donc, il y a un enjeu d'insertion sur le marché du travail et un enjeu aussi d'emploi des seniors qui se pose. Et ce sont des sujets qui sont d'actualité, on a l'impression depuis des décennies déjà. Depuis des décennies, d'où la nécessité de, à la fois, essayer des réformes structurelles, mais aussi essayer de réfléchir à la façon.
[4:37]
Métiers en tension cet été
i restent encore en cet été:[6:06]
Polarisation du marché de l'emploi
% en dessous du niveau de:[7:09]Donc voilà, depuis 2020, on a ces deux catégories de métiers où il y a quand même moins d'opportunités sur le site. On peut parler d'informatique, on peut parler aussi de marketing, des médias, parce qu'à l'image de l'informatique, c'est des secteurs qui ont été en vogue pendant un certain temps, il y a quelques années. Mais pour quelles raisons, selon toi, ça peut être aussi un signal inquiétant pour la suite ? Je pense que le premier facteur, c'est la création d'emplois très importante qu'on a connue sur les trois années, entre je dirais 2021 et 2023. Ça, c'est la première explication. Deuxième explication, il y a effectivement le changement technologique avec l'apparition de l'IA qui va modifier énormément de postes de travail. Il y a aussi, la capacité de l'économie française à continuer à créer des emplois. On a connu pendant les années post-crise une baisse de la productivité.
[8:04]Qu'on a quasiment rattrapé, mais c'est vrai que si on veut continuer à créer des emplois et à fortiori des emplois bien payés, il faut qu'on arrive à dégager
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Salaire et productivité en question
% de:[8:42]Est-ce qu'on est en train de revenir à une forme de stagnation ? Oui, clairement. De toute façon, le sujet de la hausse des salaires est lié au sujet de la productivité. On finance la hausse des salaires par les gains de productivité. Si les entreprises n'arrivent pas à dégager des marges plus importantes, elles ne vont pas arriver à augmenter les collaborateurs. Donc, c'est vraiment le sujet de ces gains de productivité. Donc, pas du tout surpris qu'on commence à voir les salaires stagner. Est-ce que la transparence salariale, que prône Indeed notamment, et qui progresse malgré tout, peut participer quelque part aussi à changer la donne ? Alors oui, on pense que ça va vraiment changer la donne. C'est aussi une demande des chercheurs d'emploi qui sont largement pour la transparence salariale. Ça va probablement forcer les entreprises déjà à rationaliser un peu leur grille de salaire à expliquer les différences à réfléchir sur la façon dont on va essayer de motiver les collaborateurs donc il y aura probablement un développement des rémunérations variables qui seront liées aux objectifs et ainsi de suite ça permettra aussi probablement de lutter contre les discriminations notamment les discriminations hommes-femmes mais pas que. On sait qu'il y a encore des marges de progression de ce côté-là.
[:Transparence salariale : un changement en vue
[:[10:07]La transparence salariale va changer beaucoup de choses. Et quand on regarde les données, on est depuis une dizaine d'années sur une augmentation assez constante de la part des offres qui mentionnent explicitement un salaire. En France, on est à peu près sur une offre sur deux. Sachant que quand il y a un salaire, il y a à peu près 40% de plus de clics sur l'annonce. Ou pas, parce que justement, on se dit que ce n'est pas suffisant. Si la demande d'emploi recule et que certains secteurs n'offrent plus de perspectives, comme on pouvait en parler tout à l'heure, est-ce qu'il faut dire clairement aux jeunes que certains métiers n'ont tout simplement plus d'avenir ? Je pense qu'il faut effectivement faire des efforts, déjà sur la formation et sur l'orientation des jeunes. Alors, est-ce qu'il faut leur dire directement qu'un certain nombre de métiers n'ont pas d'avenir ? Je ne sais pas. En revanche, il faut être très précis sur les compétences qui sont valorisées dans l'économie actuelle. Et ça peut être des compétences, il n'y a pas que les compétences techniques, il y a évidemment des compétences soft, des compétences de savoir-être, des compétences en communication. Il y a probablement, oui, une discussion à avoir et des dispositifs à penser pour avoir des échanges qui sont des échanges...
[:[11:57]
Attractivité des métiers essentiels
[:[12:37]Sur l'attractivité de ces postes-là il n'y a pas uniquement la variable de rémunération, il y a ce qu'on évoquait tout à l'heure autour du logement par exemple les infirmiers, les infirmières, les policiers les policières, les serveurs, les caissiers toutes ces personnes qui travaillent souvent au cœur des villes et qui sont obligées d'habiter loin, pouvoir se loger le marché du logement est très très lié au marché du travail et le logement reste le premier poste de dépense des ménages. Donc si les entreprises ou si les recruteurs n'ont pas les moyens d'augmenter la rémunération, il y a peut-être des politiques publiques ou des choix sociaux qui sont à activer du côté du marché du logement dont on sait que c'est un marché qui est défaillant sur un certain nombre de territoires, en particulier là où il y a des tensions sur l'emploi. Et c'est ça dans tous les pays occidentaux. On sait qu'il y a une défaillance de marché sur le marché du logement, avec des prix du logement qui sont très élevés dans la plupart des métropoles occidentales.
[:[13:59]
Comparaison internationale des marchés de l'emploi
[:[14:12]Contexte international puisque malheureusement on exporte peut-être moins que des pays comme l'Allemagne par exemple, on est finalement sur la variable énergétique par exemple moins exposée aussi que l'Allemagne par exemple on a un marché du travail plus rigide, quand il y a beaucoup de croissance c'est plutôt un frein mais quand la croissance commence un peu à s'essouffler, il y a un effet on va dire d'inertie, donc on va les emplois sont tendance à être plus protégé. Donc, il faut avoir ça en tête quand on regarde les données françaises. On est dans une situation, je dirais, pour le moment intermédiaire, si on regarde par exemple les offres sur Indeed, on est à plus 23% d'offres par rapport à 2020. Au Royaume-Uni, ils sont en dessous de 100. L'Espagne et l'Italie, qui sont aussi des marchés assez rigides, sont à plus de 50. Donc, il y a des opportunités d'emploi. Il y a malheureusement ce problème d'emploi non pourvu, d'emploi non attractif. Mais voilà, c'est une façon de... Ça dépend comment on regarde les choses. Dans ce que tu dis, je comprends que finalement, le marché de l'emploi en France a une forme de singularité qui lui est propre.
[:[15:54]Ça, c'est quand même une belle réussite. Le volume d'offres a baissé, très clairement. C'était un peu le pari. C'était... Faire baisser l'inflation en faisant baisser la demande de travail et les offres d'emploi sans créer du chômage, c'est-à-dire sans casser les emplois existants. Donc ça, l'atterrissage en douceur, il a eu lieu aux États-Unis. Après, il y a un certain nombre de turbulences du côté des États-Unis qui sont dues au choix actuel de l'administration. Donc, il est peut-être un peu tôt pour juger de finalement l'impact que ça aura. Mais ça, c'est de mon point de vue autre chose.
[:[16:37]Ils exportaient vers la Chine, vers les Etats-Unis, là, il y a de grosses turbulences sur le marché, sur les marchés internationaux, donc voilà, ce modèle-là ne fonctionne plus vraiment. En France, c'est vrai que pour le moment, si on se compare aux Etats-Unis, à l'Allemagne, On a plutôt été protégé de ces turbulences-là. Le sujet français, il est plus effectivement sur la flexibilité de notre marché du travail et la soutenabilité de notre modèle de protection sociale qui est lié de toute façon aux cotisations des actifs et donc au travail.
[:Tendances futures du marché de l'emploi
[:[17:44]Nous, on est effectivement sur une poursuite de la tendance à la normalisation où il y aura de moins en moins d'opportunités, de moins en moins d'offres d'emploi, mais un chômage qui va rester faible. Voilà, donc se posera probablement à un moment donné la question de si on veut continuer à proposer des emplois, il va falloir soit faire des réformes structurelles, soit trouver un moyen de créer de la croissance.
[:[18:47]
Stratégies pour attirer les talents
[:[19:14]Est-ce qu'on va donner, par exemple, aux collaborateurs la liberté de choisir leur méthode de travail ? Est-ce qu'on va être à l'écoute de leurs besoins ? Est-ce qu'on va les intégrer à la définition des objectifs ? Est-ce qu'on va écouter, par exemple, les gens qui sont sur le terrain pour définir ses objectifs. Donc ça, c'est des choses qui vont impacter directement la qualité du management et en bout de chaîne aussi la productivité. Donc c'est gagnant-gagnant à la fois pour les salariés et pour les chefs d'entreprise, pour les entreprises. Des collaborateurs qui sont bien dans leur pompe, j'ai envie de dire, forcément pour la productivité, c'est que le bénéfique. Exactement. Le fait aussi de reconnaître le travail qui est fait, je pense que c'est vertueux et ça permet encore une fois de rendre possible des gains de productivité qui ne sont pas des gains de productivité qui viendraient uniquement de l'innovation ou du changement technologique. Un grand merci à toi, Alexandre. Merci. Merci de nous avoir suivis. Merci pour cet éclairage complet sur le marché de l'emploi en France et dans le monde. C'était Job News by Indeed, le podcast qui décrypte tous les mois l'actu de l'emploi. Si cet épisode vous a plu, pensez à le partager, à nous laisser une note positive sur les plateformes. Merci de votre fidélité. A très vite. Salut, Alexandre.
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